Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La coopération internationale agricole
29 avril 2013

La biopiraterie

plante_eprouvette

 Alors que 90 % des ressources naturelles sont situées dans les pays du Sud, 97 % des brevets sont détenus par des compagnies pharmaceutiques, agroalimentaires ou cosmétiques des pays du Nord. Comment mieux protéger la biodiversité et les populations locales qui en tirent leur subsistance, comment mieux partager les richesses produites par la nature et les savoirs ancestraux ? Comment faire cesser cette pratique que l’on nomme «biopiraterie» ?

 

 La biopiraterie, c’est la privatisation du vivant et des savoirs traditionnels sur la biodiversité, notamment par le biais de brevets. C’est l'appropriation des savoirs ancestraux par des sociétés commerciales sans l'autorisation des communautés autochtones. Niant l’antériorité des savoirs locaux, la biopiraterie constitue une menace pour la diversité biologique et culturelle et soulève la question de la préservation des biens communs de l’humanité. « La biopiraterie est un déni du travail millénaire de millions de personnes et de cerveaux travaillant pour le bien de l’humanité » résume ainsi Vandana Shiva, physicienne et écologiste indienne engagée.

 La compagnie Monsanto, géant de l'agroalimentaire américain, prospère dans de nombreux pays. « Il suffit qu'un pays dise oui aux hybrides pour montrer le chemin aux autres ». De nombreux chercheurs agronomes s'inquiètent de ce monopole des deux géants que sont Monsanto et Seedco sur le continent africain. Après une terrible sécheresse qui a frappé le pays en 2005, Monsanto Found (organisme de charité fondé par la compagnie) a offert 700 tonnes de semences hybrides aux petits agriculteurs. Ils testent ainsi leurs produits et en rachètent l'année suivante.

 Dans un contexte de limitation du réchauffement climatique, d'indépendance des pays en voie de développement, il faut permettre un transfert de technologie qui rencontre les préoccupations des paysans. La lutte contre la biopiraterie est le principal objectif du protocole de Nagoya qui, après huit ans de négociations, propose un cadre légal international pour que les profits financiers tirés des brevets industriels ou scientifiques soient partagés avec les pays d'origine et les populations locales. Le dispositif a été ratifié, en décembre 2011, par le Sénat mexicain.

Publicité
Publicité
Commentaires
La coopération internationale agricole
Publicité
Archives
Publicité